Quelques mots sur le bouquetin
Pas de descriptions morphologiques dans les lignes qui vont suivre, nous pouvons toutes et tous accéder à ces informations sur internet ou, mieux, dans des livres (propos paradoxaux en pareil endroit). Juste quelques mots, en italique, puisés dans le livre de Robert Hainard: "Mammifères sauvages d'Europe".
Autrefois répandu dans toutes les Alpes, les populations de bouquetins, victimes du braconnage, chute dès le XVI ème siècle. Afin de le protéger, on alla même jusqu'à indemniser les propriétaires de bétail pour qu'ils ne conduisent plus les troupeaux pâturer en altitude. Mais rien n'y fit. Début XVIII ème, l'archevêque de Salzbourg fit capturer les derniers. Fin XVIII ème, quelques irréductibles bouquetins sont observés dans le Massif du Mont Blanc. En 1870, les deux derniers furent tués.
C'est au roi Victor-Emmanuel que nous devons de pouvoir aujourd'hui observer ce magnifique animal. Il en fit capturer et placer dans ses réserves royales de Valsavaranche. Aujourd'hui (1985, date du livre dont sont issues ces quelques lignes), la Suisse comptent 12 400 bouquetins. Toujours en me basant sur le livre de Robert Hainard, certains prétendaient en 1985 qu'une telle population était trop importante, dégradant le milieu... Mais Robert Hainard fait remarquer que personne ne semble penser aux 350 000 moutons qui pâturent tout autant.
Alors que le chamois est en partie forestier, le bouquetin ne descend que rarement en-dessous de la limite supérieure des arbres. Les mâles séjournent particulièrement haut. En dehors de la période du rut (décembre - janvier), ils ne vivent pas avec les femelles, et restent en troupeaux.
Le bouquetin évite beaucoup plus la neige que le chamois, plus léger. Par ailleurs, son sabot, dépourvu de membrane interdigitale au contraire du chamois, s'enfonce beaucoup plus. Ainsi, en hiver, il descend assez peu, la neige s'accumulant moins sur les hauteurs, régulièrement balayées par le vent.
Pour l'année 2007, la statistique fédérale estime leur population à 15 700 individus (7000 mâles, 7300 femelles, et 1400 jeunes). L'Office fédéral de l'environnement a lancé des études, abordant sa génétique, son écologie et les maladies qui peuvent le toucher, afin d'optimiser la gestion de cette espèce en Suisse qui, avec l'Italie, accueille aujourd'hui les plus grands effectifs de bouquetins au monde.